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Terrariophilie et biodiversité

 Terrariophilie et biodiversité.

 

 Les terrariophiles ne peuvent pas éternellement ignorer leur rôle dans la disparition des espèces. Bien entendu, la capture d'animaux sauvages pour le commerce terrariophile n'est pas l'unique coupable même s'il est facilement montré comme tel par les médias. La destruction des habitats (pollution, déforestation, désertification, agriculture intensive...) constituent la principale cause de destruction de la biodiversité, mais les enjeux économiques sont si colossaux qu'il est plus facile de désigner les amateurs de reptiles et amphibiens comme les responsables.

Cependant, alors que l'élevage en captivité s'est considérablement développé et que certaines espèces ne sont disponibles sur le marché que via la filière d'élevage, certaines autres espèces sont encore massivement importées et ne sont quasiment pas élevées en captivité. Les raisons sont souvent commerciales. Eumeces schneideri par exemple, est un lézard encore abondant dans la nature, souvent importé d'Égypte où il est acheté une bouchée de pain à des chasseurs locaux. Cette espèce très facile à élevée, vendue à bon prix en Europe s'avère difficile à élever en captivité. Il est donc bien plus rentable d'importer des sujets sauvages que de les élever. Aussi valable soit cet argument aux yeux d'un commerçant qui cherche à gagner sa vie, c'est malheureusement une position difficile à tenir à long terme. Or nous sommes à l'heure du développement durable et d'un point de vue éthique, il est difficile de dire que l'on aime l'herpétologie mais qu'on se moque du destin d'espèces entières.

Les législations actuelles de plus en plus restrictives à l'égard des éleveurs amateurs, n'arrivent pas à endiguer le prélèvement d'animaux dans la nature, ce n'est d'ailleurs pas leur but direct mis à part pour les espèces autochtones. Néanmoins, l'accès au grand public de ces spécimens capturés, aux terrariophile qui ne reproduisent pas les animaux qu'ils achètent pose un problème : d'une part, cela alimente et justifie économiquement l'importation de masse (avec toutes les pertes lors du transport et de l'acclimatation), d'autre part, les sujets non reproduits en captivité ne permettent pas de créer des générations captives qui concurrencerait directement les sujets capturés et tendraient à limiter leur présence sur le marché. Tout sujet arraché à la nature est un reproducteur en moins pour son espèce, perte double s'il n'est pas reproduit en captivité.

Il est donc important de sensibiliser les terrariophiles, notamment les débutants ou ceux qui ne souhaitent pas reproduire leurs spécimens, de ne pas acheter de spécimens issus de captures. Dans l'idéal, les professionnels, soucieux de conserver à la fois les espèces et à la fois la terrariophilie qui les font vivre, devraient limiter leur offre en spécimens sauvages aux seuls éleveurs aguerris. L'offre en sujets et en espèces nées en captivité est suffisamment important aujourd'hui et à des prix très abordables pour que le commerce grand public se passe de spécimens issus de captures.

Il en va également de la survie de notre passion, car avec son développement et sa démocratisation, le commerce et les captures augmentent alors que les populations sauvages, déjà fragilisées par la destruction de leur habitat qui n'épargne aucune région du monde, sont encore plus affectées menacées. A terme, et je ne caricature qu'à peine, la terrariophilie ne pourra en effet que fonctionner avec des sujets nés en captivité car il n'y aura plus de sujets sauvages à capturer! Ou alors, d'ici là, les gouvernements auront pris des mesures si drastiques que la terrariophilie sera impraticable voire purement et simplement interdite.

Avant d'en arriver à ces extrêmes que sont la disparition des espèces et/ou des terrariophiles, il faut réagir et s'unir – associations, commerçants, éleveurs, revues - pour sensibiliser la population à cette problématique:

 

 

Oui à l'élevage, non au pillage!